Napoletano | Yannick Cano

7 mai – 14 juin 2025
Rencontre « Zinc de l’image”
le 13 juin à partir de 19h

Domaine de la Sapinière – Grand-Rue Maquens, Carcassonne
Entrée libre et gratuite de 9h à 19h
(sur rendez-vous dimanche et jours fériés)

Cette exposition est organisée dans le cadre du « Zinc de l’image » par le GRAPh en partenariat et avec le soutien du Domaine de La Sapinière 

Napoletano, voyage aux origines

« En famille nous ne parlions que rarement de nos origines, je ne connaissais Naples qu’à travers les  récits des gens du quartier, les films de Mafia, et la cuisine. A l’époque de mon père Le quartier  n’avait pas bonne réputation dans la ville, pour les français de souche les italiens qu’ils soient de  Gaète, Naples ou bien Cetara étaient tous des Calabrais. 
Plus tard, j’ai pris conscience de la force de la culture Napolitaine dans nos foyers, les cuisines  sentaient bon l’Italie, notre vocabulaire était riche de mots Napolitains. 
Je me souviens d’Ambroise un enfant du quartier rentré au pays. Et tous ces matelots qui passaient la saison de pêche à Sète. A l’école nous avions pour la majorité d’entre nous des noms à consonance  méditerranéenne. 

Nous ne sommes pas nombreux à ne pas avoir fait la communion, la plupart de mes copains étaient  enfants de chœurs. Nos familles ont quitté la Campanie à la fin du 19ème siècle et pourtant un siècle  plus tard nous sommes toujours un peu Napolitains. Qui n’a pas eu sa corne en or à sa naissance ?  Qui n’a jamais juré en dialecte ? Est-ce le linge propre aux balcons ? Est-ce le parler fort ? Ou les  odeurs de la macaronade dominicale et des tielles que nous amenions cuire chez Lubrano le  boulanger ? 
C’est après avoir lu Elena Ferrante et les similitudes avec mon enfance, que j’ai eu envie d’aller à Naples. 
Ce fut un choc pour moi de découvrir le chaos du centre historique. Loin des récits paradisiaques de la ville lumière. Je me suis pourtant de suite senti chez moi, mais inlassablement la même question, que serais-je devenu si mes aïeux étaient restés ici ? Quel aurait été mon destin ? Ils ont fui la misère, nous n’étions pas camorristes mais plutôt communistes. Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec les vagues migratoires contemporaines. Ma famille est-elle arrivée à Sète en bateau ? Comment ont-ils été accueillis ? 
Ils sont devenus français et ont pu donner à manger et une éducation à leurs enfants, ce pourquoi ils étaient venus. Ils ont indéniablement marqué Sète de leur culture. Je me sens pleinement français, mais mon fils s’appelle Toni, avec un I s’il vous plaît ». Yannick Cano

Le Zinc de l’image, rencontres atypiques

Depuis près de 10 ans, le GRAPh propose une approche originale de la photographie à travers un  évènement itinérant « Le zinc de l’image ». Dans des lieux atypiques du département, le GRAPh propose une rencontre entre le public et un  photographe de renom qui projette ses images et explique ses images et explique sa démarche  artistique. C’est également l’occasion sur le même principe de découvrir le travail d’un photographe  émergent, vivant et travaillant en Occitanie, et dont la démarche est soutenue par le GRAPh.  Cette rencontre qui se veut être un moment de convivialité se clôture invariablement par la  dégustation des vins et produits locaux.

Yannick Cano
Né à Sète, photographe, kinésithérapeute, skipper, Yannick Cano découvre la photographie  d’auteur sur le tard. Il se forme au contact de Dénis Dailleux, Stéphane Lavoué, Jean Christian Bourcat ou  encore Cédric Gerbehaye La passion de son Languedoc natal chevillée au corps, c’est naturellement qu’il va  le documenter. Ses séries racontent l’histoire de ces femmes et de ces hommes, qui font le territoire, qu’il  côtoie depuis toujours. Il photographie ses villes, ses plaines, ses coteaux, ses ports… qui lui sont chers. Leurs  particularités, leurs métamorphoses sociales ou environnementales, leur histoire. Avec sensibilité, et  empathie, non sans objectivité et esprit critique. Se voulant un témoin de son époque et de son terroir.

Ulrich Lebeuf
Né en 1972, photographe français. En Mai 2016, il reçoit le Prix Jean Dieuzaide décerné par  l’Académie des Arts du Languedoc, cette récompense salue le travail du photographe, aussi bien pour son  rôle de témoin lors de grands événements, via ses clichés pour la presse française et internationale ainsi que  pour son travail d’artiste. Membre de l’agence MYOP depuis janvier 2007, ses travaux sont publiés dans Le  Monde, Libération, The New York Times ou des magazines comme, Géo, M Le Monde…En parallèle à son  travail pour la presse, il poursuit des travaux photographiques plus personnels, où il alterne les processus  photographiques selon les sujets : de la couleur, au noir et blanc, en passant par le Polaroïd, ou des procédés  proches de l’art pictural. En 2022 il est lauréat de la grande Commande photographique du Ministère de la  Culture et de la BNF.