Expositions et création

PROGRAMMATION

Depuis sa création en 1987, le GRAPh a exposé 386 artistes, organisé plus de 450 expositions et manifestations dans 87 lieux du département de l’Aude. Le GRAPh reçoit près de 15 000 visiteurs par an, et organise sur le département de l’Aude et la région Occitanie plus de 60 actions par an en direction de ses différents publics. Plus de 1000 jeunes bénéficient d’actions d’éducation aux images et de médiations spécifiques chaque année, en relation avec les différentes expositions.

À travers sa programmation annuelle, le GRAPh poursuit ses investigations en matière de photographie sociale et de fictions documentaires, propose des cartes blanches, des premières expositions et travaille en collaboration avec les autres centres photographiques du Réseau Diagonal. La programmation est assurée  par Eric Sinatora, directeur du GRAPh, conseillé par Christian Gattinoni, critique d’art. La sélection se fait à travers les lectures de portfolio, des dossiers artistiques envoyés par les artistes, des coproductions avec les autres centres photographiques ou sur proposition de galeries ou d’autres festivals.
Depuis l’origine, les artistes sont rémunérés, sous forme de droits d’auteurs, d’aide à la création, droits de monstration ou location d’exposition.

Crédit photo : Collectif Vost

EXPOSITIONS

C’est par la création des rencontres photographiques de Carcassonne que le GRAPh a vu le jour et s’est développé. Ces rencontres photographiques ont d’abord duré quatre jours et étaient organisées dans une halle aux sports de Carcassonne. Dès la première édition, le souhait des organisateurs était d’inviter un grand nom de la photographie internationale, et de présenter à ses côtés la jeune photographie contemporaine émergente. La manifestation était aussi l’occasion de mettre un coup de projecteur sur la création locale et régionale. Rapidement, les rencontres photographiques de Carcassonne vont devenir le circuit photographique en terre d’Aude, circuit qui va proposer pendant quelques années une dizaine d’expositions dans des lieux emblématiques du département sur une période d’un mois.

À partir de 1992, avec la création du Centre Méditerranéen de l’Image au château de Malves en Minervois le festival va trouver un nouvel écrin  et une programmation annuelle va voir le jour au Centre Méditerranéen de l’Image. À cette occasion, la programmation s’ouvre à la rencontre entre la photographie et les arts plastiques. Les rencontres photographiques vont tour à tour aborder “les futures mémoires” en 1989, “les théâtralités” en 1991, les “paysages de photographes” en 1993, les gens de Méditerranée” en 1994, la relation entre l’écriture et l’image – des mots-des images – en 1995, “la photographie contemporaine et le patrimoine” en 1996.

Au début des années 2000, les arts plastiques, la photographie et la vidéo se rencontrent autour de Renc’art, festival d’art contemporain.

À partir de 2010, le GRAPh, avec le festival “Mai Numérique”, s’intéresse à la relation entre les artistes et les nouvelles technologies. En 2017, le GRAPh décide de revenir a ce qui fait son ADN, la photographie sociale et l’art contemporain avec la création du premier festival Fictions Documentaires.

Fictions documentaires – un oxymore en apparences, mais un genre photographique à part entière. Alliant la fiction et l’approche documentaire, il encapsule avec justesse ce qu’est notre société aujourd’hui. Fictions Documentaires est un festival unique en son genre, qui balaie les champs des possibles et montre la diversité de la création dans ce domaine.

Comme au premier jour, la démarche du GRAPh reste la même : inviter des artistes d’envergure internationale précurseurs du genre fictions documentaires et promouvoir à leurs côtés les photographes émergents et la création régionale.

RÉSIDENCES  D’ARTISTES

Le GRAPh accueille chaque année plusieurs résidences photographiques. Contexte idéal pour accompagner la création dans des conditions fécondes, la résidence permet également un contact prolongé entre l’artiste et les populations du lieu dans lequel s’inscrit le travail. Ces relations entre citoyens et photographes sont l’objet des résidences du GRAPh, qui met un point d’honneur à lier ses adhérents au processus de création : tous ont été et continuent d’être les acteurs de ce moment privilégié pour travailler en collaboration avec les professionnels invités sur le territoire audois. Les artistes en résidence ont un accès toujours amélioré à l’équipement et aux ressources du GRAPh : parc de matériel audiovisuel, aussi bien de prise de vue que de postproduction ou d’impression ; centre de ressources iconographiques et littéraires ; contacts facilités avec les habitants de notre territoire concernés par la thématique de la résidence ; séjour facilité par le partenariat renouvelé avec les hôtels et restaurateurs de la ville de Carcassonne.

1 Sang Mêlé, sortie de résidence d'Emilie Arfeuil aux Archives Départementales de l'Aude (2019) ; résidence réalisée avec les femmes du centre-ville de Carcassonne

D’autre part, depuis 2017, le GRAPh, accompagné par le service de la coopération internationale du Conseil Départemental de l’Aude, met en place des résidences d’artistes croisées et d’échanges de publics avec le Liban, et plus particulièrement la région de Zgharta/Eden. En 2017, une première résidence de la photographe Hortense Soichet au Liban a permis par son travail « De Eden à Zgharta»  d’ouvrir le chemin de la coopération artistique entre les deux pays.

Le GRAPh travaille également avec le ministère de la Culture estonien et le Centre Culturel Français de Tallinn à la mise en place de résidences croisées avec l’Estonie. Faisant suite à l’accueil de la photographe estonienne Eve Kiiler à l’occasion du festival Fictions Documentaires 2020, ce sont les photographes Cyril Abad et Eugénie Baccot qui réalisent aujourd’hui un travail de création en Estonie.

Ainsi, un programme de résidences croisées régulier est en cours d’élaboration, pour que le terrain d’étude élaboré par le GRAPh à travers sa programmation de résidences puisse s’étendre et jeter des ponts artistiques, humains et scientifiques dans ses pays partenaires.

2 Esperem ! Résidence d'Hortense Soichet aux côtés des membres de la communauté gitane de Berriac (2016)

Le GRAPh accueille des résidences artistiques de différentes natures : résidences de création, résidences de territoire, résidences de recherche (telles que définies par la circulaire 2006/001 du 13 janvier 2006 relative au soutien à des artistes et à des équipes artistiques). Toutes sont résolument tournées vers la photographie sociale et la fiction documentaire et participent donc de l’enrichissement de ce terrain d’étude. Elles sont pensées, en relation avec les artistes accueillis, comme des champs d’expérimentation dans ces pratiques nouvelles, pour développer et affiner des travaux photographiques qui s’inscrivent directement dans une ligne artistique singulière. Par ailleurs, nous encourageons le croisement des pratiques et des expériences au cours des résidences d’artistes, en intégrant des pratiques parallèles et en permettant une expression protéiforme : installation, illustration, écriture, création sonore…

Les artistes accueillis en résidence par le GRAPh font l’objet, au fil des années, d’un suivi prolongé. Il s’agit pour nous de connaître, de comprendre, et d’accompagner au mieux le parcours des photographes sur le long terme, afin d’apporter à leur projet le soutien nécessaire pour qu’il évolue dans les meilleures conditions. Cela se traduit notamment, au-delà de l’accueil dans le cadre de la résidence, de la production du travail réalisé et de la rémunération apportée au titre des droits d’auteur, par des apports financiers pouvant contribuer à l’édition d’ouvrages ultérieurs, par du commissariat d’exposition sur de nouveaux projets, par la mise en relation avec des centres photographiques partenaires ou des personnes-ressources de notre entourage… Ainsi, le GRAPh entretient des relations créatrices et fécondes avec les artistes qu’il accompagne sur des périodes très longues, pouvant aller, comme c’est le cas avec Hortense Soichet par exemple, au-delà de dix ans. Nous pensons sincèrement que ces relations durables, basées sur une confiance réciproque et une collaboration ancrée dans des valeurs communes, sont nécessaires à l’émergence de parcours photographiques riches, au développement de pratiques et de personnalités artistiques nouvelles, au croisement de parcours qui pollinise le milieu photographique et lui permet de se renouveler sans cesse.

Le GRAPh ne lance pas d’appels à candidatures pour ses résidences, mais propose les différents projets à des artistes ciblés en fonction de leur univers artistique, des publics concernés ou des thématiques abordées. Comme pour la programmation du festival Fictions Documentaires nous nous appuyons pour le choix des artistes en résidence sur des dossiers artistiques reçus, des rencontres lors de lectures de portfolio ou de propositions spontanées émanent des photographes.

3 Fratres, résidence de Tina Merandon sur le territoire du bassin carcassonnais (2017)

AIDE A LA CRÉATION 

Le GRAPh accompagne la création contemporaine par la mise en place de résidences d’artistes, par de l’aide à la production, à l’édition, par un soutien technique et logistique des artistes et par un accompagnement a l’élaboration du projet artistique. Le GRAPh propose également une aide à la professionnalisation et une assistance au montage de dossiers administratifs et recherche de financements.

Chaque demande est traitée individuellement et peut être déposée à n’importe quel moment de l’année par les artistes. Avec la mise en place du Prix Photographique des Moins de 20 ans, le GRAPh souhaite accompagner les artistes dès leur plus jeune âge et mettre en avant la jeune photographie émergente.
Dans le domaine de l’aide à la création, le GRAPh travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des centres photographiques adhérents au Réseau Diagonal facilitant ainsi les coproductions, coéditions et résidences partagées.