Festival | Des nouvelles de la planète

Mini-festival photo 12/11-31/12
Carcassonne

 3 photographes dans 3 lieux : Bruno Vialaneix à la Maison de ma Région | Yannick Cano à la Chapelle des Dominicaines | Florian Ruiz à la Maison des Mémoires

et en off : Catherine Chouard | Marielle Berte

Médiation
Groupe de 5 personnes minimum — gratuit sur rendez-vous.
Visite gratuite pour les scolaires, sur rendez-vous : cmi.graph@gmail.com.

 

 AUTOMNE 2025
de singuliers états de la planète.

Cette année, le GRAPh vous propose une programmation automnale de trois photographes qui interrogent de singuliers états de la planète. Deux d’entre eux, Bruno Vialaneix et Yannick Cano prennent le biais de la relation entre humains et animaux pour témoigner de la vitalité d’une société. Le troisième Florian Ruiz montre la résilience du paysage face à la menace nucléaire.

Si des critiques ont été apportées à certaines conditions animales, une réserve naturelle comme celle de Sigean offre les meilleures conditions de vie et de conservation alors que tant d’espèces sont menacées ou déjà en voie de disparition. Bruno Vialaneix avec « Nuit Fauve » fait le pari du surgissement, de l’apparition d’animaux que l’on ne connait plus. Ces formes épiphaniques restent cependant traditionnelles. En recourant à la photo thermique il se place dans une vision quasiment plus intime de la faune sans référence à l’humain. Si l’usage de la couleur nuance de fantastique ces déplacements au sein du territoire, les vues thermiques aussi en noir et blanc densifient ces attitudes non perturbées et exaltent les mouvements du vivant.

La reproduction de ces images sur un papier plus fragile, presque transparent accentue cette double vision qui de seulement documentaire prend des notations fictionnelles.

Les images de Yannick Cano sont en relation étroite à une petite communauté, celle de l’ancien delta de l’Aude, coincée entre les deux stations balnéaires hypercontemporaines de Valras Plage et de Saint Etienne de la Mer. Si cette communauté s’est maintenue dans son intégrité c’est grâce à l’action de l’association Terre de liens qui a racheté une partie de ces terrains pour les mettre à leur disposition. Même si quelques personnalités présentes dans « Diane(s) » sont clichées frontalement en pied la distance aux modèles reste de proximité. D’autres cadrages plus serrés confirment cette intimité tandis qu’une certaine violence des actions révèle un autre rapport plus tendu à la nature comme à l’animalité. Une palette de couleurs franches accentue le caractère intensément dramatique et la véracité de ces situations témoignant d’une survivance de cette micro-société rurale.

En choisissant un format panoramique pour « La Contamination Blanche » Florian Ruiz qui vit et travaille à Tokyo recherche moins un effet cinéma qu’une approche globalisante pour faire porter à tout un espace la menace nucléaire telle qu’il l’a saisie à Fukushima. Cette modification spatiale est renforcée par la superposition de deux ou plusieurs vues qui accentuent le tremblement de la représentation. Pour retrouver des dimensions équivalentes en Chine où le site de Lop Nor a été utilisé comme lieu d’essais du premier « Projet 596 » en 1964 et des 45 tirs nucléaires suivants jusqu’en 1996 le photographe utilise le diptyque pour assumer visuellement l’importance de la menace sur les habitants. La catastrophe passée s’inscrivant dans le terreau japonais préfigure les dangers pesant sur les territoires chinois ainsi documentés.

Animaux, humains et paysages quand ils trouvent leur propre esthétique photographique.

Christian Gattinoni, conseiller artistique. 

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