Fictions Documentaires: Festival de la photographie sociale, 14Nov- 15Déc 2018

Avec l’établissement de cet événement autour de la photographie sociale, le GRAPh s’inscrit résolument dans une tradition de la photographie humaniste et militante qui lui est chère, la photographie qui entreprend de révéler par le regard d’auteur « les contraintes exercées par une société sur ses membres ».

“La photographie sociale, en cela qu’elle tâche de dépasser la seule description factuelle, s’attache à poser les questions d’identité individuelle et d’identité collective, de majorité et de marge, de la réalité psychologique face au fait de société…”

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Depuis toujours, la photographie sociale se concentre sur le sujet, l’humain, l’individu. Cela est toujours vrai de cette pratique, qui est restée empreinte de compassion et de valeurs de fraternité ainsi que de justice et d’égalité entre les hommes. Cependant, tout au long du XXème siècle jusqu’à nos jours, la perspective que les photographes participant de cette pratique ont adoptée a sensiblement évolué.

|Bien qu’ils restent concentrés sur les problématiques des conditions de vie de certaines strates de la société, et bien qu’ils continuent de traiter ces thématiques à travers le particulier et l’individuel, on constate que la démarche s’est subtilement déplacée au niveau moral.

Les photographes fondateurs de cette pratique de la photographie sociale basaient leur travail sur certains cas-types dans lesquels le spectateur pouvait lire l’étendue de la pénibilité des conditions de vie ou de travail d’une communauté plus large. L’individu était donc l’ambassadeur de problèmes dépassant sa seule existence, le photographe désignait ses modèles comme les porte-paroles, les visages de situations dénoncées par le medium de l’art. On voit les personnes placées dans le flot de l’histoire et de la société, comme éléments constituants et victimes de leurs excès.

|Plus récemment, avec l’évolution des mentalités vers une attention croissante portée sur la personne, vers un individualisme tout libéral, on observe une photographie sociale qui fait du modèle le sujet au cœur de l’image et du propos de l’artiste. A travers l’intimité de l’individu, à travers un vécu singulier, on lit les stigmas laissés par les mouvements de société. La tendance dans cette dialectique particulier/universel  semble donc s’être inversée ; d’une figure humaine qui n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan de l’injustice sociale, on est passé à ce corps qui occupe l’espace de la photographie pour montrer, à une échelle absolument humaine, ce que c’est que d’exister aujourd’hui, souvent malgré les résistances que notre société nous oppose.

Ces marginalisations, ces situations d’injustice, d’isolement, de souffrance, la photographie sociale entreprend de les donner à voir à un spectateur, aussi immédiatement que possible, avec autant d’empathie et de fidélité que possible. Le medium tente, par le regard et la narration, de rendre justice à ces sujets qui lui préexistent ; car la photographie sociale est dépendante de son sujet. Il s’agit d’être appelé par une histoire et une perspective sur la vie pour pouvoir la mettre en images ; la photographie sociale refuse la fiction et l’embellissement, sans toutefois se priver d’adopter un regard qui ne prétend plus à l’idéal irréaliste de l’objectivité mais qui au contraire le transcende.

|La photographie sociale, en cela qu’elle tâche de dépasser la seule description factuelle, s’attache à poser les questions d’identité individuelle et d’identité collective, de majorité et de marge, de la réalité psychologique face au fait de société. Par ce dualisme entre description désengagée et militantisme assumé, les artistes proposent des travaux et propos nuancés, où la photographie dialogue avec d’autres média, avec les mots, avec le son, pour pouvoir trouver le parfait équilibre et éveiller au mieux les sentiments humains d’empathie, de compassion et amener le spectateur à, lui aussi, pénétrer la marge.

Mathilde Alsina

Fictions Documentaires 2018: Le pouvoir de la photographie sociale

Cet événement se situe dans la continuité des activités du GRAPH en Région, elles se manifestent par des résidences de création dirigées vers différents publics, scolaires, apprentis, mal voyants, femmes gitanes ….

Pour sa deuxième édition, « Fictions Documentaires » organisé par le GRAPH à Carcassonne continue d’interroger les pouvoirs de la photographie sociale. Les expositions abordent ces questions en se donnant les moyens de la fiction à partir de situations trouvées sur les terrains de l’actualité.

« Les expositions abordent ces questions en se donnant les moyens de la fiction à partir de situations trouvées sur les terrains de l’actualité. »
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La question se trouve élargie par le collectif Penser l’urbain par l’image qui poursuit ses recherches cette année autour Des contre-regards sur la ville ? Les mondes urbains photographiés et filmés par les femmes. L’invitation à venir travailler et exposer à Carcassonne sera l’occasion de proposer une relecture du fonds photographique du Graph afin de construire une autre représentation du territoire.

|Une interrogation proche, mais concernant le portrait se trouve aussi menée par Emilie Arfeuil dans sa série Les métamorphoses de Protée qui de façon poétique met en scènes les incertitudes des marquages traditionnels du genre à travers des diptyques.

Maria Letizia Piantoni a créé avec son studio-boîte un dispositif qui lui permet aussi bien d’organiser son travail personnel de portraitiste que de donner à ces publics « Les expositions abordent ces questions en se donnant les moyens de la fiction à partir de situations trouvées sur les terrains de l’actualité. » l’occasion d’expérimenter leur appartenance de groupe dans une avancée sociale.

|A côté de ces recherches de jeunes auteurs il est important pour le festival de montrer des artistes pionniers de ces fictions documentaires. C’est pourquoi c’est un grand honneur de pouvoir exposer le travail de Guillaume Herbaut, né en 1970, récompensé notamment par deux World Press. Il a fréquenté tous les terrains de drames historiques comme Auschwitz, Nagasaki ou Tchernobyl. Il suit depuis plusieurs années l’évolution de la situation de crise en Ukraine. Ces travaux ont été réunis à l’Arche du Photojournalisme sous le titre Pour mémoire. En réponse à une commande du Fonds National d’Art Contemporain il a mené en dialogue avec de jeunes fans des jeux vidéo sa série Geek 2.

Christian Gattinoni, Conseiller artistique du festival

Programme temps forts : Vendredi 16 et samedi 17 novembre 2018

Vendredi 16 novembre 2018/de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Lectures de portfolios

Chapelle des dominicaines 17, rue de Verdun.

Ouvert à tous les photographes professionnels ou amateurs, ces lectures permettent de rencontrer des professionnels de l’image, directeurs d’agence, photo-reporter, directeurs artistiques, critiques d’arts.

Lecteurs : Éric Cabanis (responsable photo régional AFP), Serge Challon (directeur de Wallguest), Wilfrid Estève (directeur agence Hans Lucas), Sandra Fastré (photographe Freelens), Laurent Ferrière (photographe – agence Hans Lucas), Christian Gattinoni (critique d’art), Sophie Knittel (commissaire d’exposition), Ulrich Lebeuf (directeur artistique du festival MAP), Alexandre Liebert (réalisateur – Diapero).

→ Gratuit sur réservation au 04 68 71 65 26 ou cmi.graph@gmail.com.

De 18h- 19h:
Rencontre critique/artiste autour de l’exposition de Guillaume Herbaut avec Serge Challon

Maison des mémoires – 53, rue de Verdun.

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Initié par le critique d’art et conseiller artistique du festival, ces rencontres publiques permettent à travers l’échange entre l’artiste et un spécialiste de la photographie contemporaine de mieux appréhender l’univers et le travail du photographe invité. L’occasion également pour le public de pouvoir interroger l’artiste sur sa démarche ou d’échanger tout simplement avec lui. Serge Challon, fondateur et directeur de Wallguest, structure de production et de diffusion d’expositions photographiques échangera avec Guillaume Herbaut autour de ses deux séries Geek2 et Ukraine, de chernobyl à la guerre.

|Le collectif Penser l’urbain par l’image échangera quant à lui avec Julie Martin, universitaire, sur l’image et des systèmes de visualisations dans la recherche urbaine.
Sophie Knittel, commissaire d’exposition et directrice artistique questionnera Emilie Arfeuil sur sa rencontre avec les Protée d’aujourd’hui.
Christian Gattinoni mettra en résonnance l’analyse des intervenants et le travail des artistes exposés.

19h30 – Inauguration du festival

Maison des mémoires – 53, rue de Verdun.

Entre 10h et 18h – Vendredi 16 et samedi 17 novembre
La boite : projet collaboratif itinérant

La photographe Maria Letizia Piantoni en collaboration avec la CCI propose le projet « la boite », studio itinérant animé par l’artiste et les élèves du CFA Prosper Montagne.

Samedi 17 novembre 2018

De 11h- 12h/
Rencontre critique/artistes autour du projet de recherche du collectif d’universitaire Penser l’urbain par l’image avec Julie Martin (directrice artistique).

Chapelle des jésuites – Auditorium rue des études.

De 15h- 16h:
Rencontre critique/artiste autour de l’exposition d’Emilie Arfeuil avec Sophie Knittel

Chapelle des dominicaines 17, rue de Verdun.

De 18h à 20h:
Diapero: Projections de formats multimédias courts (diaporama sonore, film photographique, POM…)

Le jardin d’été,115 rue barbacane, Carcassonne.

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Diapéro est un rendez-vous autour des formats multimédias courts (diaporama sonore, film photographique, POM…) qui combinent la force d’expression du son et celle de la photographie, pour un traitement à la fois informatif et artistique. Projection de films, débats, c’est aussi un moment de rencontre entre les différents acteurs du format, qui se prolonge ensuite autour d’un verre, faisant honneur à la devise de Diapéro : “des images, du son, et des bières”.
Entre 10h et 18h – Vendredi 16 et samedi 17 novembre
La boite : projet collaboratif itinérant

La photographe Maria Letizia Piantoni en collaboration avec la CCI propose le projet « la boite », studio itinérant animé par l’artiste et les élèves du CFA Prosper Montagne.

|Programme des expositions:

Guillaume HERBAUT

Maison des mémoires – 53, rue de Verdun – 11000 CARCASSONNE

Du 14 novembre au 15 décembre

Horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h

Geek2. Tergnier

Tergnier, une ville de 14 000 habitants au milieu de la Picardie. Cette ville cheminote était connue pour sa cité construite sur les plans de Raoul Dautry faisant référence à une locomotive. Toute l’activité était tournée vers les ateliers SNCF. Dans les années 90, les ateliers ont été restructurés, licenciant une partie des travailleurs. Aujourd’hui, Tergnier semble être au bout du monde. Une ville avec plus de 20% de chômage dont 40% chez les jeunes. Ce qui marque, ici, c’est l’esprit de solidarité. Un héritage de l’esprit cheminot. Tergnier fut aux dernières élections; l’une des rares villes du département de l’Aisne, à faire barrage au Front National.

Cédric Carlier est interprète, mais en parallèle il a créé en 2012 une curieuse association: Geek 2. (Les Geek au carré).

On le voit chaque samedi avec une joyeuse équipe d’adolescents et de jeunes adultes:

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vêtus de noir, piercings aux oreilles, tatouages sur les bras, armes à la main; épées, batte de base-ball, bâtons, certains portent des masques; tête de mort, visage de cire balafré. Une caméra à la main, il tourne une série faite de bric et de broc qui raconte la vie de personnages mi héros, mi mangas possédant des supers pouvoirs.

|Inspirée des classiques geeks tels que les Power Rangers, Dragon Ball Z et Naruto, la série dite d’urban fantasy « Un monde normal où se passent des choses pas normales », résume l’un d’eux – met en scène de méchants Sbires, venus d’un monde parallèle appelé Ulvan et menés par un certain Big Boss, qui veulent piller les ressources de la Terre. Face à eux, un Ternois nommé Polo, l’Elu, secondé par Hit Girl, un vieux sage nommé Merlock et Captain Picardie.

Cette série est diffusée sur youtube, elle a son propre réseau et ses fans. Chaque personnage de la série a son compte Facebook. Certains épisodes ont été visionnés plus de 4000 fois. Un record à l ‘échelle de la ville. Le succès est tel qu’ils ont été invité au salon Japan Expo.

|Pour Cédric, faire du cinéma est un moyen de récupérer des jeunes qui ont perdu tous repaires. Beaucoup d’entre eux étaient en situation d’échec scolaire ou en chômage longue durée. La web série leur donne une structure, elle les intègre dans une communauté de soutien. Il est fier quand il nous dit que certain des acteurs ont pu soit trouver un travail, soit reprendre des études. Ils sont plus de 60 personnes à être membre de l’association. Son objectif est aussi de « redonner une autre image de Tergnier, à l’opposé de Tergnier, la ville sinistrée. »

Guillaume Herbaut, en décembre 2016, dans le cadre d’une “commande du Cnap et de l’association CéTaVoir “ sur la jeunesse en France a demandé aux Geek2 de poser devant son appareil photo. Une construction d’image avec les jeunes de la ville de Tergnier pour aller encore plus loin dans leur univers imaginaire.

Ukraine, de Tchernobyl à la guerre

De Tchernobyl à la guerre. «L’Ukraine est un marqueur dans mon parcours photographique. Par ce pays, je suis passé du photojournalisme classique en noir et blanc, à une photographie documentaire qui relate le drame invisible d’une catastrophe nucléaire.  En 2001, Dès les premiers instants je me suis senti lié à ce territoire. Les couleurs, me rappelaient celle de mon enfance.  Les gens m’acceptaient dans leur quotidien. Je découvrais la zone interdite contaminée. Un monde parallèle, un rapport au réel différent, une interrogation sur la manière de photographier les traces de l’Histoire.»

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«Depuis je vais chaque année dans ce pays. 2004, la révolution Orange et le Donbass. Puis, le retour des cosaques, symboles d’une identité ukrainienne. 2008, la crimée et ses tensions intercommunautaires. Des séries de reportage, comme un puzzle qui me préparait à suivre la révolution Maïdan et la guerre.

|L’histoire de ce pays m’a permis d’explorer différentes narrations, de casser des repères pour au final me remettre dans l’actualité et réfléchir sur le photojournalisme aujourd’hui.

A l’image de la contamination en tâches de léopard de Tchernobyl, l’Ukraine est partagée actuellement en différentes zones: des zones contaminées, des zones de guerres, des zones de paix comme un miroir du futur de nos sociétés. Une raison qui me pousse à continuer.»

Biographies

Guillaume Herbaut


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Guillaume Herbaut, né en 1970, vit et travaille à Paris. Parallèlement à des commandes pour la presse, son travail documentaire le conduit dans des lieux chargés d’histoire dont il interroge les symboles et la mémoire afin d’en révéler les drames invisibles : Tchernobyl, Auschwitz, Nagasaki et plus récemment le conflit en Ukraine. Ses photographies ont été exposées au Jeu de Paume, à la Maison rouge ou encore dans de nombreux festivals. Il a reçu plusieurs récompenses, dont deux World Press, un Visa d’or, le prix Niépce 2011 et, en 2016, le prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, catégorie web journalisme, pour son carnet de route en Ukraine produit par Arte Info. La même année, il publie 7/7, l’ombre des vivants aux éditions de La Martinière. En 2018, son travail est exposé à la Grande Arche du Photojournalisme à Paris sous le titre « Pour Mémoire ».

http://www.guillaume-herbaut.com

Emilie ARFEUIL

Chapelle des dominicaines – 17 Rue de Verdun, 11000 Carcassonne

Du 14 novembre au 09 décembre 2018

Horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 14h à 18h

Les métamorphoses de Protée

À l’instar de la chrysalide qui se transforme en papillon, du pétale qui éclot du bourgeon, du serpent dont la peau part en lambeaux, l’homme mue. Naturellement bien sûr, tel est le cycle de la vie. Mais il mue parfois aussi de sa propre volonté. Pas forcément comme le caméléon d’ailleurs, dont le but est de se fondre dans le paysage. Mais davantage comme Protée, ce dieu marin issu de la mythologie grecque, qui prend la forme de ce qu’il aime; précieux don dont il use pour brouiller les pistes.
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Les Protée d’aujourd’hui eux, ne se cachent plus, ils jouissent pleinement de leur liberté pour se chercher, se découvrir, se métamorphoser. Le genre, l’origine, l’orientation sexuelle, et toutes les appartenances codifiées par lesquelles notre société est conditionnée, ne sont plus ce par quoi ils se définissent. Ainsi est leur choix. Piercings, tatouages, cheveux colorés, coiffés en crête ou crâne rasé, perfecto en cuir clouté et eyeliner prononcé… D’une saison à l’autre, ils deviennent autres. Ou plutôt, eux-mêmes ? Une identité au temps T, loin des carcans, dépassant les limites. Et au fond, n’est-ce pas très justement cela que l’identité ? Quand d’immuable elle devient mouvante, mystérieuse et assumée. Insaisissable Soi !

Emilie Arfeuil


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Après des études de cinéma à la Sorbonne, Emilie Arfeuil développe un travail photographique personnel à mi-chemin entre une approche documentaire, quasi anthropologique, et une expression artistique libre.

Son travail puise dans le réel et dans la rencontre intime, à travers un processus immersif au long court qui transforme à la fois le projet, ses protagonistes et l’artiste elle-même. Ses projets questionnent principalement la notion d’identité et ses transformations, au travers de l’Histoire individuelle ou collective, de l’appartenance et de la représentation, de l’hybridation et du métissage.

→ https://www.emiliearfeuil.com/

Collectif Penser l’urbain par l’image

Chapelle des Jésuites – Entrée Place des anciens combattants d’Algérie
Du vendredi 16 au dimanche 18 novembre
Horaires d’ouverture : de 10h à 18h30

→ www.researchingacity.com

Re-prises

Le Graph a invité pour un travail in situ le collectif Penser l’urbain par l’image. Renonçant à l’observation directe du territoire souvent centrale dans leurs travaux, les membres du collectifs font le choix d’une re-présentation des lieux et de leurs pratiques à partir d’une exploration et relecture du fond photographique du Graph, et en particuliers des images réalisées dans le cadre des ateliers de pratique amateur que le Graph anime depuis 30 ans.
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Réinterpréter collectivement les images, imaginer leurs conditions de production, les remettre en scène vise à la fois un dialogue avec ces pratiques d’éducation populaire et de participation impliquant des publics souvent relégués et une confrontation des modes de regard dans la perspective d’un faire ensemble liée à la médiation d’archives visuelles d’un espace. Ces images seront remises au travail à l’aune de la fiction et de théories féministes qui sont au cœur des réflexions actuelles du collectif pour qui cette expérimentation située constituera une étape du programme de recherche Des contre-regards documentaires ? Les mondes urbains photographiés et filmés par les femmes. Le Workshop prendra corps dans une installation évolutive tout au long de la semaine de l’inauguration du festival, une médiathèque fictionnelle en devenir, réalisée avec la complicité de l’artiste Aurélie Pétrel.

Le collectif franco-allemand Penser l’Urbain par l’Image réunit depuis 2012 au sein du Labex Futurs Urbains de l’Université Paris Est (Marne-la-Vallée) des chercheuses et chercheurs également photographes et/ou vidéastes et des artistes.
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Coordonné par Anne Jarrigeon (Ecole d’urbanisme de Paris, Laboratoire Ville Mobilité Transport) et Cécile Cuny (Ecole d’urbanisme de Paris, Lab’Urba), le collectif explore les potentialités de l’image et des systèmes de visualisation dans la recherche urbaine.
Participeront à cette exposition Workshop : Florine Ballif (Ecole d’urbanisme de Paris, Lab’Urba), Alexa Farber (Institut für Europäische Ethnologie – Universität Wien), Anne Jarrigeon, Lucinda Groueff, Clément Luccioni (Université Paris Est, Lab’Urba), Laetitia Overney (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Belleville, IPRAUS), Mina Shaidi-Sharouz (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette, Mozaïque), Hortense Soichet (Photographe, Chercheuses Associée Lab’urba) avec la complicité d’Aurélie Pétrel (Photographe, Haute Ecole d’art de Genève).

Maria Letizia PIANTONI

Entre 10h et 18h – Vendredi 16 et samedi 17 novembre

La boite : projet collaboratif itinérant
La photographe Maria Letizia Piantoni en collaboration avec la CCI propose le projet « la boite », studio itinérant animé par l’artiste et les élèves du CFA Prosper Montagne.

« J’ai conçu une boite à personnes, une boite à gens. J’aime l’idée d’une photographie publique partagée, comme un des rôles urgents de la photographie ».

En résidence à Carcassonne depuis 2016, Maria Letizia Piantoni travaille avec les différents publics du GRAPh.
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Elle amène les membres de l’atelier photo des déficients visuels à se dévoiler et à se mettre en scène. Elle aborde avec les femmes de la cité gitane de l’Espérance, l’intimité mère-fille, elle traite de l’estime de soi avec des apprentis du CFA Prosper Montagné. C’est avec ces mêmes apprentis et leur enseignant qu’elle fabrique sa fameuse boite à personnes, studio itinérant qui se pose ici et là comme un salon, un lieu de rencontres et d’échanges, un lieu où chacun peut devenir qui il veut, montrer de lui ce qu’il veut.
Pendant la durée du festival, la boite sera installée sur les lieux d’exposition. Le public devient modèle et se laisse guider devant l’appareil photo par les élèves du CFA et de l’artiste.

Biographie

Maria Letizia Piantoni


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Née en Italie, diplômée de l’Académie des beaux-arts de Florence, Maria Letizia Piantoni s’installe à Paris en 1986.
Elle travaille pendant trois ans auprès de l’Union latine, Organisation intergouvernementale, avant de se tourner depuis 1990 vers la photo. Elle réalise des photos de presse et publicité et collabore avec des maisons de disques. En 1988, elle donne une conférence à l’E.N.A. (Paris) sur le futurisme dont un des thèmes conducteurs est celui de la perception simultanée. L’intérêt qu’elle porte au thème de la relation de l’homme aux «lieux qu’il habite» se profile déjà. Agissant comme une mémoire de l’homme dans un lieu, la photographie fait ici fonction non pas de témoin, mais de relais dans l’intimité de cette relation. Tout se joue sur cette relation de présence et d’absence.
Elle quitte le milieu de la photo en 1998 pour y revenir seulement dix ans plus tard avec sa série « Stanze » (shortlist du prix HSBC 2010).

Informations pratiques

L’accès au festival est gratuit et ouvert à tous.

Médiations

Proposées et organisées par les étudiants du Diplôme universitaire « photographie documentaire et écritures numériques » de l’UPVD à Carcassonne, ces médiations adaptées pour les différents publics (scolaires, adultes, déficients visuels) permettent à chacun de découvrir la notion de Fictions documentaire à travers le travail et la démarche des artistes exposées.
Médiations gratuites sur RDV. Contact au 04 68 71 65 26 ou cmi.graph@gmail.com

L’équipe du festival

Conseiller artistique – Christian Gattinoni, Membre de l’Association Internationale des Critiques d’Art

Direction artistique – Éric Sinatora, directeur du Graph

Coordination et contact Presse – Julie Marty, coordinatrice

04 68 71 65 26 cmi.graph@gmail.com